Des fruits, des légumes, des crevettes,
de la lotte, des tranches de thon,
du papier aluminium froissé
encore gorgé de sang…
C’est juste une série de clichés
pris dans le Centre Commercial près de chez moi
ou dans les blonds sables bretons.
C’est juste ce qui s’offre aux regards
des braves ménagères qui remplissent leur cabas,
ou des gentilles familles qui attirent et attrapent certaines bestioles
en versant une pincée de sel sur les trous de la plage.
Et pourtant…
En regardant ensuite les photos,
pendant des jours, j’ai pensé que j’étais perturbé…
Un de ces obsédés sexuels
tyrannisés par l’invasion du pornographique…
Et puis j’ai montré les clichés
à des personnes « au-dessus de tout soupçon » .
Et la réaction a été rassurante dans son unanimité :
je ne le suis pas… Ou bien je ne suis pas seul…
Reste la question :
Qu’est-ce qui rend ces banales « denrées » si évocatrices ? |