C’était une plaque d’acier posée sur un trottoir
pour franchir une tranchée de travaux.
C’était un de ces dimanches lumineux froids bleus durs,
comme on les aime à Paris parce qu’ils sont rares.
Et j’y suis revenu, trois, quatre fois, cinq fois
à des heures et des lumières différentes,
emportant même seau, chiffons et balai
pour la nettoyer, la laver, l’essuyer,
cette misérable plaque de chantier
qui n’avait jamais connu une telle attention…
Tout ça devant les regards des passants
consternés qu’on puisse laisser ainsi
des fous circuler librement…
Il y eut ensuite la magie d’un travail lent, patient et passionné
sur les formes et les couleurs.
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