La nostalgie d’un univers que je n’avais pas connu,
l’envie d’enraciner, de replanter,
de retrouver et renforcer
ce qui avait failli disparaître…
Une fascination pour ce monde
dont j’étais si proche,
et tellement étranger.
Une recherche spirituelle, symbolique, et picturale,
de la lumière…
La lumière qui baigne ce ghetto de dévots,
qui illumine leurs regards et leurs gestes,
la lumière qui lave et transmue la pierre de Jérusalem,
la lumière qui noue sensuellement les plis des caftans,
cette lumière que, sans doute, tous les peintres
cherchent inlassablement à traduire.
L’incompréhension aussi, parfois,
d’un public juif étonné
que je ne porte pas de Kipa,
que j’aie des cheveux longs,
mais sans papillottes...
Et l’obligation d’expliquer,
presque en m’excusant,
qu’il s’agissait de peinture,
et non d’un engagement religieux.
Et je demandais :
« Peindre des fleurs imposerait-il à l’artiste
d’être aussi horticulteur ?... » |